Albert Uderzo visite sa médiathèque
Le moins que l’on puisse dire, c’est que monsieur Uderzo est un homme de parole !
En effet, dans l’impossibilité de venir en septembre dernier à l’inauguration de la médiathèque qui porte désormais son nom, Albert Uderzo avait promis au maire de la commune de venir “aux beaux jours”, histoire de voir quelle médiathèque avaient réalisée les irréductibles Anzinois.
Même si nous n’avions aucune raison de mettre en doute sa parole, le temps s’égrenait doucement et nous commencions à nous faire à l’idée qu’il ne viendrait pas à Anzin-Saint-Aubin.
Et pourtant, début mai Albert Uderzo prévient le maire et Régis Grébent, son ami et directeur du studio des éditions Albert René, pour arranger une petite visite informelle, sans chichi, ni tralala. Surtout pas de tapis rouge, de médias et de protocole. “A la bonne franquette” diront certains. Un de ces confrères dessinateur et ami, François Boucq, fera le déplacement pour venir le saluer. Deux vedettes de la bande dessinée française, nous n'en demandions pas tant !
C’est donc le mardi 5 mai que nous avons eu le plaisir d’accueillir ce grand artiste, figure de proue de la bande dessinée. Un homme simple et terriblement humble, presque gêné qu’on ait choisi de donner son nom à une médiathèque.
Karine Arguillère, adjointe à la culture et Sophie Jacquin, responsable de la médiathèque, ont fait visiter les lieux à Albert Uderzo qui a été impressionné par cet endroit culturel, à la fois fonctionnel et très lumineux.
David Hecq, le maire, a profité de l’occasion pour faire d’Albert Uderzo le citoyen d’honneur de la commune d’Anzin-Saint-Aubin et pour rappeler que ce n’était pas simplement l’un des créateurs d’Astérix que nous honorions mais avant tout un talentueux artiste et un travailleur acharné qui a produit au cours de sa carrière une quantité astronomique d’illustrations et de dessins.
La médiathèque, à travers son nom, veut également valoriser les arts visuels. Néanmoins, il faut reconnaître qu’Astérix n’est jamais très loin d’Albert Uderzo et que ce dernier en parle avec une certaine émotion. Qui plus est, à la disparition de son ami René Goscinny, il a créé sa propre maison d’édition et a porté au sommet son petit Gaulois, devenant au fil des ans une véritable institution, déclinée en dessins animés, jouets, films et même en parc d’attraction. Symbolisant une certaine idée de l’esprit français, Astérix est aussi une impressionnante réussite commerciale (près de 350 millions d’albums vendus).
Pour clore cette visite, Albert Uderzo a fait preuve d’une remarquable gentillesse en signant quelques albums aux personnes présentes. De plus, il a offert à la médiathèque la reproduction noir et blanc d’une planche de l’album Le domaine des Dieux, un album qu’il affectionne tout particulièrement pour le challenge architectural qu’il représentait à l’époque et que nous ne manquerons pas d’exposer aux yeux de tous.