Le point sur le projet de fermeture d'une classe de maternelle
Certaines personnes affirment à qui veut les entendre que "le maire, David Hecq, a décidé de fermer une classe en école maternelle". Sans doute pour se venger...
Décidément la bêtise humaine m'étonnera toujours...
Effectivement une fermeture de classe maternelle dans notre commune apparaît dans les projets de l'Éducation Nationale, dans ce que l'on appelle la "carte scolaire".
Je rajouterai : "oui et alors ? C'est comme ça depuis trois ans..."
En effet dès lors que les effectifs sont bas (80 élèves pour quatre enseignantes), que la natalité anzinoise est basse (17 naissances en moyenne par an), que nos écoles ne sont pas dans une zone dite prioritaire, forcément notre commune est pointée du doigt et apparait sur la carte scolaire avec une fermeture de classe potentielle.
Ce n'est donc pas nouveau... Cela fait trois ans que ça dure ! Sauf que contrairement aux années précédentes, des personnes mal attentionnées se réveillent subitement et alimentent une polémique qui n'a pas lieu d'être en me pointant du doigt.
En ces temps difficiles où la solidarité doit prendre le pas sur tout le reste, je ne comprends pas cette démarche agressive qui inquiète inutilement les parents d'élèves.
J'ai confiance dans les décisions de l'Éducation Nationale
Depuis que je suis maire, j'ai toujours entretenu d'excellentes relations avec les services de l'Éducation Nationale. Nos travaux ont toujours été constructifs et nous avons évité de nombreuses fermetures de classes dès lors que nos arguments étaient recevables.
Lorsque l'Institut d'Éducation Motrice Pierre Cazin s'est implanté sur notre commune en 2013 (établissement qui accueille des enfants porteurs d’un handicap moteur avec troubles associés : déficience intellectuelle, troubles des apprentissages, etc.), nous avons rapidement abordé le thème de l'inclusion.
Ce projet a mis cinq années à voir le jour. La mise en place d'une Unité d'Enseignement Externalisée (UEE) a nécessité d'importants temps d'échanges avec les services de la Vie Active (IEM), de l'Éducation Nationale, des enseignantes de la commune et des parents d'élèves.
Pendant deux ans, la commune a investi dans ses écoles pour permettre cette inclusion d'enfants porteurs d'un handicap moteur : changement de portes, rampes d'accessibilité, toilettes adaptées, etc.
Nous avons procédé par étape et dans la concertation en accueillant dès la rentrée scolaire sept élèves de l'IEM ainsi que leurs enseignantes. Cette inclusion, de l'avis des enfants, des enseignantes et des parents a parfaitement fonctionné et nous pouvons toutes et tous être fiers de cette réussite collective.
Soyons également honnêtes : cette inclusion a permis depuis trois ans d'éviter une fermeture de classe en école maternelle. Pourquoi ça changerait ?
Cela fait trois ans que chaque année, au mois de janvier, l'Inspecteur Académique m'informe qu'une menace de fermeture plane sur notre école. Cela fait également trois ans, qu'après la rencontre avec la Direction académique, les syndicats d'enseignants et différents représentants, notre classe est maintenue car il faut favoriser et développer l'inclusion d'enfants porteurs de handicap.
Pourquoi cette situation changerait alors que nous vivons tous des moments difficiles ?
Les gens pensent sincèrement que l'Éducation Nationale va fourbement profiter du confinement pour prendre des décisions qui ne seraient pas justes, surtout au regard de ce qui a été construit ici même ?
Les spécialistes de l'Éducation Nationale ne vont pas mettre en péril un projet qui a mis autant de temps à aboutir. Cela serait leur faire insulte que de penser qu'ils ne raisonnent que par addition et par soustraction. Ils prennent en considération les efforts qui sont faits au niveau local.
Comment en sommes-nous arrivés là ?
Comme je l'ai dit en préambule, certaines personnes ont cru bon d'instrumentaliser politiquement la carte scolaire et de trouver un responsable tout désigné : David Hecq.
Une enseignante de notre école s'est répandue sur les réseaux sociaux avec le sens de la mesure qu'on lui connaît. Je vous fais grâce également du SMS qu'elle m'a envoyé. Tout simplement affligeant...
Alors oui je sais, ces mêmes personnes le disent sans cesse : "je ne suis plus le maire légitime", je ne suis que "maire par intérim" mais contrairement à ce que certains peuvent penser : je n'ai pas décidé la fermeture d'une classe !
À la vérité, j'ai échangé avec l'inspection académique, je leur ai fait savoir que j'assurais la transition en cette période trouble et qu'il fallait attendre l'installation du nouveau conseil municipal. La commission se déroulant le 17 avril, l'Inspection Académique souhaitait tout de même connaître mon avis par rapport à ce projet.
J'ai discuté avec l'inspecteur académique, la directrice de l'école maternelle, les syndicats d'enseignants mais également des parents d'élèves constructifs qui ont pris la peine de m'appeler directement. À chaque fois j'ai réaffirmé ma position : si d'un point de vue purement arithmétique une suppression de classe s'entend sur le papier, dans les faits cela mettrait en péril ce que nous avons collectivement construit en matière d'inclusion. Je ne peux donc souscrire à une fermeture de classe.
- Comment une classe avec 30 enfants peut-elle accueillir des enfants en fauteuil roulant ?
- Comment peut-on créer des temps partagés entre les enfants avec une classe surchargée ?
- Fermer une classe c'est aussi limiter l'accueil d'autres enfants porteurs de handicap !
- Et quid des investissements que la commune a effectué ses dernières années ?
Tout cela l'inspection académique l'a entendue et jusqu'à preuve du contraire, elle n'est pas sourde.
Il faut arrêter avec les procès d'intention mal placés. Quand un argument est recevable, elle en tient compte... Même si cet argument est émis par "un maire par intérim".
J'ai toujours défendu notre commune, nos écoles et ce n'est pas aujourd'hui que ça va s'arrêter. Celles et ceux qui pensent que j'ai baissé pavillon se trompent lourdement. Je continuerai de siéger au conseil municipal et je défendrai les intérêts de la population.
Contrairement à ceux qui préfèrent "commenter" sur des "on dit" alors qu'ils ne sont au courant de rien, j'ai privilégié la discussion avec les personnes qui siègent dans cette commission. Encore aujourd'hui je me suis entretenu avec l'inspecteur académique, la directrice de l'école, une représentante des syndicats, des parents d'élèves ainsi que la presse.
Je leur ai également dit que j'avais accordé sept dérogations scolaires en maternelle et que les effectifs allaient encore évoluer. Si j'avais voulu saborder notre école, je n'en aurais accepté aucune, soyons sérieux...
Bref cette polémique est une tempête dans un verre d'eau. Certaines personnes prennent plaisir à jeter de l'huile sur le feu. C'est sans doute pour elles un moyen d'exister publiquement. Je les plains.
En ce qui me concerne j'ai toujours gardé mon sang froid, j'ai privilégié l'écoute, la concertation et je suis intimement convaincu que la Direction Académique prendra la bonne décision, celle de ne pas fermer une classe en école maternelle.
En tout état de cause, vendredi nous serons fixés sur l'efficacité de ma démarche...