Gérard Lorenc nous a quittés
C’est avec une immense tristesse que nous avons appris le décès de Gérard Lorenc, survenu dans sa soixantième année. Il fut maire-adjoint de 2008 à 2020, en charge de la vie associative et de l’urbanisme. Il représentait également la commune dans différentes commissions au sein de la communauté urbaine d'Arras.
Au premier chef, c’est vers son épouse, Valérie et vers ses filles, Justine et Noémie que je me tourne pour leur présenter mes plus sincères condoléances.
Courageuses, elles ont su l’entourer avec amour jusqu’à la fin. Condoléances que j’adresse également aux membres de sa famille, à ses amis proches, sans oublier le personnel soignant très dévoué avec qui il aimait plaisanter. Se joignent à moi les élus du groupe et les anciens conseillers municipaux qui ont eu le plaisir de le côtoyer dans l’exercice de ses mandats électifs. Tous savaient à quel point Gérard était investi dans la vie communale. Une commune qu’il aimait pour son caractère paisible et sa dimension humaine.
D’ailleurs Gérard n’a pas attendu d’être élu pour s’engager au service des autres. Membre d’associations comme celle du Don du Sang ou de la Conviviale, il aimait se rendre utile et servir la communauté. Fidèle de la première heure, c’est avec Gérard que j’ai constitué l’équipe municipale qui sera élue en 2008.
Dans un premier temps il assuma le rôle d’adjoint à la vie associative. Il fut également nommé président du nouveau comité des fêtes afin de relancer des manifestations : Brocante du Printemps, 10 km d’Anzin-Saint-Aubin et en créer de nouvelles comme Anzin’Music. Gérard ne comptait pas ses heures et il avait la chance d’avoir une épouse qui le soutienne dans son implication communale.
Sa patience, son écoute et son volontarisme ont permis de remettre sur les rails un comité des fêtes menacé d’extinction. A sa demande, il a ensuite cédé la présidence. Pour autant, il n’a pas abandonné son engagement bénévole, on le retrouvait souvent en poste, très tôt le matin, à assumer différentes fonctions. Au passage, il recrutait son épouse, ses filles et ses amis.
Gérard aimait les associations communales, pour lui, c’était le poumon de la commune. « Ce sont les associations qui font l’âme d’un village et qui contribuent à son dynamisme » répétait-il aux esprits chagrins qui trouvaient parfois que la commune était trop généreuse avec elles. Au sein du conseil municipal, il les défendait toujours. De ce fait, il était extrêmement rare qu’il manque une assemblée générale ou une manifestation car ces instants d’échanges et de convivialité étaient importants à ses yeux.
En période de vacances, Gérard me remplaçait et assumait la fonction de maire avec entrain et dévouement. Il aimait particulièrement célébrer les mariages, un moment solennel et joyeux. Avec humour, il savait déstresser les jeunes mariés. Idem pour les baptêmes républicains ou encore les cérémonies commémoratives, il était rare qu’il manque à l’appel.
Parallèlement il remplaçait aussi l’adjoint aux travaux et par extension il aimait suivre les chantiers en cours. Attentif, il relevait constamment des points d’amélioration pour embellir davantage la commune. Je dirai même plus : "sa" commune, celle où il avait fondé son foyer de vie et avait vu grandir ses enfants.
Et en évoquant les travaux, j’ai une pensée émue pour son meilleur ami, Jean-Marc Candelier, qui a rejoint l’équipe municipale en 2014 et qui fut nommé adjoint aux travaux. Les deux hommes étaient inséparables et se complétaient parfaitement. Gérard n’hésitait pas à dire que Jean-Marc était comme un frère. J’ai le souvenir amusé de les entendre râler tous les deux car j’avais programmé une réunion un soir de match de football. Le football c’était sacré ! Ils râlaient mais ils étaient les premiers à l’heure du rendez-vous, leur engagement pour la commune était chevillé au corps.
Si Gérard était calme et posé, il n’en était pas moins déterminé. Même dans son combat contre la maladie, il n’a jamais baissé les bras et avait toujours un petit mot pour détendre une atmosphère qui devenait de plus en plus pesante au fil des semaines.
Peu influençable, il ne dérogeait pas de la ligne de conduite qu’il s’était fixé. Si pour l’intérêt commun, il était prêt à arrondir les angles, il se trompait rarement sur le jugement qu’il portait sur tel ou tel dossier. J’avais une totale confiance en Gérard et ses conseils m’étaient souvent précieux.
Quand il a été question de porter le Plan Local d’Urbanisme Intercommunal, Gérard était le mieux placé pour suivre ce dossier très technique. Car en plus de sa complexité, le PLUI nécessitait aussi beaucoup de diplomatie et de pédagogie. Deux qualités dont il disposait.
Consciencieux, il se rendait aux réunions de la communauté urbaine d’Arras et rapportait à ses collègues anzinois l’avancée du dossier. Il était très satisfait que celui-ci soit adopté car une fois encore, il n’avait pas compté le nombre d’heures consacrées au sujet. Des heures qui se font généralement au détriment de la vie familiale et dont on attend généralement aucune reconnaissance.
Nous pourrions faire un inventaire à la Prévert de toutes les actions menées par Gérard pendant ces douze années mais finalement nous n’aurions pas assez de place. La vie est parfois injuste et cruelle car elle nous prive d’un grand homme. Si à notre niveau on mesure combien la perte de Gérard est grande, on ose à peine imaginer ce qu’elle représente pour son épouse et ses filles.
Et puisque je parle de Justine et de Noémie, je veux simplement leur dire qu’elles peuvent être fières de leur père.
Beaucoup de personnes font des commentaires mais au final elles ne s’engagent jamais dans la politique, au sens noble du terme, étymologique même : celui de "s'occuper de la cité et de ses citoyens".
Gérard a eu le courage de s’engager et de se mettre au service d’une population exigeante sans rien attendre en retour. La vie publique est souvent ingrate car elle se focalise principalement sur l’action du maire. Pour autant sans l’engagement de Gérard à mes côtés, je n’aurais jamais été élu et nommé maire.
Dès le départ, il a été présent à mes côtés, me soutenant dans mes périodes de doute ou en apportant des idées novatrices à notre programme. Au fil des ans nous sommes devenus amis et un simple regard échangé suffisait pour nous comprendre. Ensemble nous avons petit à petit fédéré une équipe autour de nous.
Jamais nous n’aurions pu réaliser ce que nous avons fait sans son soutien indéfectible, et bien sûr, avec l’aide des autres élus car en pareille circonstance, c’est l’esprit d’équipe qui prime si l’on veut réussir. Gérard avait cet esprit d'équipe.
Je veux aussi vous dire, même si je pense que vous le savez, combien il était fier de vous. Avant ou après une réunion, il aimait parler de « ses deux princesses », il nous narrait vos évolutions respectives. Il aimait vous retrouver dans son foyer ou partager un repas, notamment avec son beau-fils « FX », assurément le roi du barbecue selon ses dires.
Pour terminer, je veux remercier Valérie pour le soutien qu’elle a apporté à Gérard pendant ces années de mandature. Un élu ramène souvent à la maison ses contrariétés et Valérie a toujours été là pour le conseiller et l’aiguiller. Indirectement j’avais une élue supplémentaire dans mon conseil. Combien de fois ai-je entendu de la part de Gérard : « Valérie pense comme moi, elle trouve que l’on devrait faire ça… »
Sous son air malicieux, il savait que je serais sensible à cet argument. On ne le dit peut-être pas assez souvent mais derrière chaque élu(e) dévoué(e) pour sa commune se cache souvent un(e) conjoint(e) solidaire et tout aussi engagé(e) dans la vie publique.
Merci à Gérard, merci à vous, Valérie, Justine et Noémie.
Il peut aujourd’hui reposer en paix, le souvenir de son sourire demeurera toujours en nous.
David Hecq
Photo : Jean-Marie Aumard