Notre avis sur le projet de nouvelle école
Le conseil municipal du 11 avril était principalement dédié au vote du budget. Ce vote est également un acte politique puisqu'il détermine la stratégie financière du groupe majoritaire pour mener à bien ses projets.
C'était l'occasion pour notre groupe de nous exprimer sur le projet de nouvelle école, chiffré provisoirement à 4,5 millions d'euros. Un chiffre qui nous semble démesuré compte tenu de la situation actuelle.
Vous retrouverez l'intégralité des débats dans la vidéo située en fin d'article.
Voici donc l'intervention de David Hecq à ce sujet :
"Sur le fond nous ne nous opposons pas aux travaux liés à l’amélioration de nos écoles.
Quand nous avons été élus, nous avons trouvé les écoles dans un piteux état. Nous avons investi plus de 600 000 € pour réparer la toiture de l’école maternelle qui fuyait, pour créer des sanitaires au niveau des primaires, pour consolider le mur du préau qui menaçait de s’effondrer, pour changer bon nombre de canalisations qui étaient encore en plomb et nous avons refait l’assainissement.
On ne parle même pas de la pose de tableau interactif dans chacune des classes, ni de l’informatisation de l’école car c’était la moindre des choses pour avoir une école digne de ce nom.
Bref nous partageons cette envie d’améliorer la vie scolaire.
Toutefois le projet sur lequel vous vous engagez impose la prudence et a minima plusieurs phases dans sa réalisation car l’urgence ne se situe pas à l’école maternelle mais au niveau de l’école primaire.
Je m’explique : les modulaires installés au début des années 2000 à titre provisoire n’ont plus lieu d’être. Encore moins celui du fond de cour qui date des années 80 et dont la vétusté est indigne de notre commune.
Nous avions envisagé de les remplacer par une construction neuve. Nos premiers chiffrages évaluaient la construction d’une classe à 250 000 € soit si on remplaçait les quatre classes, un coût d’un million d’euros.
Si nous avons joué la carte de la prudence, c’est tout simplement parce que deux menaces de fermeture de classes planaient sur nos écoles. Vous conviendrez qu’il aurait été absurde de construire quatre classes si deux d’entre elles venaient à fermer.
Nous sommes parvenus à éviter ses fermetures en faisant de l’inclusion d’enfants en situation de handicap, en partenariat avec l’école de la Vie Active située sur notre commune. Bien évidemment l’engagement des deux directrices, Mesdames Royon et Loyer et du corps enseignant ont permis cela et nous pouvons les remercier chaque jour pour les efforts consentis.
Suite à mon interpellation lors de la présentation du projet d’école, monsieur Diligent a eu la courtoisie de me transmettre les données de l’éducation nationale. Je le remercie pour sa transparence.
Que dit ce rapport ?
Le nombre d'élèves dans l'école maternelle Florent Delattre devrait légèrement augmenter pour atteindre 90 à 93 élèves dans les 5 prochaines années. Soit au maximum 23 élèves par classe.
Vous le savez tout comme moi en dessous de 26 élèves par classe, une fermeture est possible. Ce rapport précise également que 23% des enfants de l’école maternelle sont extérieurs à la commune.
Cela signifie qu’une vingtaine d’enfants ne résidant pas dans notre commune gonflent artificiellement nos effectifs… sans pour autant garantir le maintien des classes sur le long terme.
C’est pour cette raison que se lancer dans la construction d’une nouvelle école maternelle dont le coût global s’élèverait à 4,5 millions d’euros ne nous parait pas raisonnable. Certes vous objecterez que ce coût inclus des classes en école primaire et la création d’une cantine. Mais le problème est pris à l’envers car la vétusté que tous parents d’élèves constatent chaque jour se situent à l’école primaire pas à l’école maternelle.
D’autre part, compte tenu de la crise actuelle, les coûts des matériaux dans le bâtiment ont augmenté de 10%. Sur un projet estimé à 4,5 millions, c’est 450 000 € supplémentaires à financer.
Et encore c’est une fourchette basse car on parle d’une augmentation de l’ordre de 15 à 20 % dans les six prochains mois si le conflit en Ukraine s'éternise.
C’est pour cette raison que nous ne pouvons pas approuver un budget qui va lourdement endetter la commune s’il n’est pas correctement maîtrisé. Or sur l’aspect du financement, nous n’avons à ce jour aucune garantie d’obtenir les 50% de subvention que vous annoncez, comme si la chose était entendue.
Nous vous demandons de revoir votre copie et de prioriser ce qui doit l’être.
Le bon sens serait de lancer un marché public à tranches conditionnelles, c’est-à-dire construire par étape, par phase en commençant par le plus urgent et non pas s’embarquer dans un projet global dont nous n’avons aucune visibilité à long terme.
De plus un tel investissement signifie qu’il faudra renoncer à beaucoup d’autres, sans compter que nous allons consommer une bonne partie de l’espace vert de l’aire de jeu, contribuant davantage à la bétonisation de notre commune autrefois si verdoyante."
En marge de cette intervention, Jean-Pierre Julien est intervenu pour rappeler que la natalité dans le département a chuté de 17% et que cette donnée devrait être prise en compte.
En réponse, le groupe majoritaire précise que les nombreuses constructions en cours dans la commune vont ramener des enfants, tout comme la construction d'immeubles sur Arras, notamment ceux en cours près de la pisciculture...
Rappelons simplement que l'argent des contribuables anzinois n'a pas vocation à financer la scolarisation des enfants arrageois qui disposent déjà d'écoles en nombre suffisant.
Actuellement 23% des enfants scolarisés à l'école maternelle sont extérieurs à la commune. Ils sont accueillis car nos effectifs sont très réduits (une vingtaine de naissance par an sur la commune). Les nouvelles constructions et les enfants qui les accompagneront combleront simplement le déficit actuel des naissances sans pour autant garantir le maintien des classes. La seule solution pour le groupe majoritaire sera donc de continuer à accueillir des extérieurs pour éviter des fermetures de classes. Dès lors est-il pertinent d'investir autant d'argent sachant que c'est autant d'autres projets communaux qui seront supprimés.
D'autre part, dans un souci d'équité entre les communes riches et les communes pauvres, de plus en plus d'intercommunalités adoptent la compétence scolaire. En 2016, 29% des intercommunalités françaises avaient une compétence scolaire ou périscolaire. Les bâtiments et leur entretien sont donc transférés de la commune vers l'intercommunalité. Pour l'instant ce n'est pas à l'ordre du jour au sein de la Communauté Urbaine d'Arras mais la réflexion mériterait d'être menée car il n'est pas exclu que le rythme s'accélère dans les années qui viennent sous l'impulsion du gouvernement.
Outre les échanges autour de l'école, notre groupe est intervenu pour relayer des questions posées par des administrés n'ayant pas eu de réponse de la mairie.
1/ Aucun compte rendu des conseils municipaux de 2022 n’est présent sur le site internet de la commune.
Réponse du groupe majoritaire : le site internet est en train d'être refait.
2/ Une riveraine qui rentrait chez elle en voiture s’est retrouvée rue Désiré Delansorme face à deux mineures de 13/14 ans environ qui distribuaient le bulletin communal. Est-ce normal ? Sont-elles couvertes en cas d’accident ?
Réponse du groupe majoritaire : un contrat de distribution a été passé avec un adulte. La mairie va se rapprocher de cette personne pour en savoir plus.
3/ Un riverain des Hauts de Scarpe n’a pas eu de réponse à son questionnement concernant la pose de feux tricolores Chemin des Filatiers / Maurice Schumann
Réponse du groupe majoritaire : Ce n'est plus d'actualité car le collège a trouvé la solution pour fluidifier la circulation des bus.
4/ Le bulletin municipal ayant été distribué très tard, une habitante résidant square Douvrin n’a pas pu retourner son coupon pour bénéficier du ramassage des déchets verts dans les temps. Elle a envoyé un message à la mairie mais il est resté lui aussi sans réponse.
Réponse du groupe majoritaire : la mairie a des problèmes de messagerie internet et de nombreux messages sont perdus.
5/ Un riverain rue Briquet Taillandier se plaint des poubelles du Golf qui demeurent sur le trottoir en permanence.
Réponse du groupe majoritaire : le nécessaire sera fait auprès du propriétaire du golf ainsi qu'auprès du SMAV pour la collecte des déchets.