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École maternelle : le fiasco de la réunion publique

28 Mars 2023 , Rédigé par David Hecq Publié dans #Action Municipale, #Communauté Urbaine d'Arras, #Editorial

Le vendredi 24 mars s’est tenue la réunion de présentation du projet d’école maternelle, le projet phare du groupe majoritaire dont le budget prévisionnel des travaux est estimé à 2 462 000 € HT.

Malgré un bulletin communal largement consacré au sujet et un article dans la Voix du Nord, à peine 60 personnes avaient fait le déplacement.

Il faut dire que programmer une réunion à 18 heures n’est pas vraiment pratique pour les gens qui travaillent. Toujours est-il que c'est peu pour un tel projet.

Si la population ne s’est pas déplacée, les élus du groupe majoritaire n’avaient pas non plus fait cet effort : ils devaient être cinq à tout casser. La preuve d’un désintérêt manifeste, y compris dans le propre camp de Valérie El Hamine.

Le comble c’est que cette réunion n’a servi à rien car nous n’avons eu aucune réponse sur l’avenir du groupe scolaire et la sécurisation des lieux.

Visiblement mal à l’aise, Valérie El Hamine, n’a jamais été en mesure de répondre concrètement aux questions des personnes présentes.

Manifestement elle ne maîtrisait pas son sujet, sa réponse type était : « on verra par la suite… »

Le projet présenté

25 offres avaient été déposées pour assurer la maîtrise d’œuvre. Une mission chiffrée à plus de 345 000 € hors taxes

Notre groupe n’ayant aucun siège dans la commission d’appel d’offres, nous n’avons pas pu avoir connaissance des autres projets.

L’architecte retenu est Lillois, il se nomme Damien Surroca et il était présent pour détailler la réalisation à venir. L’objectif est de livrer l’ensemble en 2025.

Pour ce faire, des éléments préfabriqués seront utilisés pour assurer une rapidité d’exécution.

Projet d'école maternelle - images : Damien Surroca Architectes

Notre analyse

Le problème majeur de ce projet est que le groupe majoritaire – pour réaliser des économies de bout de chandelle – a écarté la rénovation de l’existant. 

Nous avions suffisamment de surface pour rénover et agrandir la structure existante.

Au niveau du bilan carbone, ce projet est une hérésie. La loi impose aux collectivités une réduction de 40% des consommations d’énergie en 2030 et 50% en 2040.

L’ajout d’une nouvelle structure va donc augmenter le patrimoine immobilier de la commune sans pour autant résoudre les problèmes existants (quid de l’actuelle école maternelle, de l’école primaire, de la salle des fêtes soumis à ces contraintes réglementaires ?)

Pire encore, avec un nouveau bâtiment, les coûts de fonctionnement vont augmenter (à moins bien sûr de laisser à l’état d’abandon les anciens locaux).

Valérie El Hamine est déconnectée de la réalité.

La majorité des Français constatent chaque jour une inflation galopante et des frais énergétiques de plus en plus pesants. Ajouter une nouvelle structure plutôt que de rénover l’existant est donc un non-sens.

A l’inverse de ce qui se fait partout ailleurs, on va bétonner un site naturel.

Là où le bon sens voudrait que l’on améliore le site de la goutte d’eau avec une valorisation de la flore et de faune, on envoie un message négatif à la jeunesse : celui de consommer toujours plus d’espace naturel.

Valérie El hamine se targue d’une réalisation en bois et d’un assemblage d’éléments préfabriqués qui va réduire le passage des poids-lourds.

La belle affaire ! C’est de la poudre de perlimpinpin pour se donner bonne conscience et enrober le produit d'un emballage "écolo". Elle peut retourner le projet dans tous les sens, l’impact environnemental sera toujours plus négatif que celui d’une rénovation de l’existant.
Comme nous l’avions déjà signalé, l’urgence était à l’école primaire, véritable parent pauvre du groupe scolaire. Dans un premier temps, il aurait été plus judicieux de remplacer les préfabriqués, très énergivores et inconfortables pour les enfants. Cela faisait partie de notre programme mais Valérie El Hamine a préféré le jeter à la poubelle.

Quid de l’avenir

Une équation de base : il faut 25 enfants pour constituer une classe d’école maternelle. 

La natalité anzinoise est de 13 naissances par an (chiffre 2022).

Il faudrait donc 12 naissances supplémentaires par an à notre commune pour assurer la pérennité d’une classe.

Valérie El Hamine affirme que les nouvelles constructions nécessitent la construction d’une nouvelle école.

C’est faux.

Les nouvelles constructions et les naissances qui en découleront ne feront au mieux que combler partiellement ce déficit.

Si une commune de 2800 habitants accueille 13 naissances par an, il serait stupide de penser que 500 habitants supplémentaires vont apporter les 12 naissances qui nous font défaut.

La natalité dans le Pas-de-Calais est au plus bas depuis 1945, depuis 2020 le nombre de décès est supérieur à celui des naissances. Notre commune n’échappe pas à la règle cruelle des statistiques.

Le climat social anxiogène qui nous entoure n'est pas propice à une hausse de la natalité. Et quand bien même la situation s'améliorerait, cela nous laissait suffisamment de temps pour réaliser un projet global de rénovation et d'amélioration sur l'ensemble des bâtiments communaux énergivores.

En ne travaillant pas sur un plan pluriannuel d'investissements, Valérie El Hamine ne fait que de l'affichage médiatique avec "une nouvelle école en bois" sans traiter les problèmes structurels dans leur globalité.

Les bâtiments énergivores sont légion dans la commune : la mairie, les écoles, la salle des fêtes, la salle de squash, les églises, etc. Si on ajoute à cela le problème de l'éclairage public et l'explosion des factures énergétiques, on ne peut que déplorer un manque flagrant de vision à long terme.

Comme elle le dit si bien : « on verra par la suite… »

Il résulte de tout cela un sentiment d’amateurisme, teinté d’une pathétique ambition personnelle, l’impression que Valérie El Hamine veut laisser une trace de son passage à la mairie en construisant -  coûte que coûte - une école maternelle en bois.

Images : Damien Surroca Architectes

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